NOTRE RÉGION
[ Le Tassili nˈAjjer ]
Situé au Sahara central, au sud-est algérien et à plus de 2000 km de la côte
méditerranéenne, le Parc du Tassili N'Azdjer
s'étend sur une superficie de plus de 80 000 kilomètres carrés (comparativement à celle de l'Ecosse qui est de 77 180 Km2t celle
du Liban qui est 10 400 km2).
Le Tassili N'Azdjer ("Tassili", mot tamahaq, langue berbère des Touareg, signifie "plateau" et "Azdjer" fait référence à la tribu qui y habite)
est limité au nord par les ergs dˈIssaouen
nˈIghargharen, nˈ Tifernine et Bougharet, à lˈouest par lˈAhaggar, à lˈest par les frontières libyennes et au sud par celles du Niger.
Son altitude varie entre 500 et 2200 mètres.
Le Tassili a été érigé en Monument Historique National en juillet 1972 et classé Patrimoine mondial par lˈUNESO en 1082, pour ses richesses
culturelles avérées, et admis dans le réseau
du MAB en qualité de réserve de lˈHomme et de la biosphère en 1986, en raison de la diversité et de la fragilité de ces écosystèmes naturels.
La vallée dˈIhérir a été répertoriée, en février 2001, comme zone humide dˈintérêt mondial sur la liste de a convention mondiale sur les zones
humides de RAMSAR.
ASPECT PHYSIQUE
Sur le plan physique, le Tassili N'Azdjer tire son originalité de lˈuniformité dˈune puissante série sédimentaire gréseuse disposée en
empilements horizontaux assez réguliers.
Véritable mémoire vivante, ces grés ont gardé intactes les traces des grands événements géologiques et climatiques : orogenèse, glaciation,
volcanisme, transgressions et
régressions maritimes, sédimentation, érosions fluviatiles et éolienne.
Les gorges et canyons qui entaillent les plateaux du Tassili sont les deux formes essentielles qui commandent le dispositif morphologique de
cet espace minéral.
Les étendues dunaires ou ergs qui couronnent et enveloppent les piedmonts tassiliens en sˈinsinuant dans les moindres passages, sont les signes dˈune aridité de plus en plus croissante.
CLIMAT
Comme tout le Sahara central, le Tassili N'Azdjer a connu un bouleversement climatique marqué par une succession de phases humides (attesté par un réseau hydrographique très développé,
les gueltas, la flore de souche méditerranéenne et la grande faune) et de phases arides. Ces dernières sont caractérisés par des pluies rares et irrégulières qui tombent souvent sous
formes dˈaverses. Les températures très contrastés et les vents fréquents accentuent lˈévaporation.
Le réseau hydrographique du Tassili est le résultat de grands torrents qui ont creusé des fleuves et des canyons, qui coulent pendant les crues, sont la plupart du temps désséchés,
constituant alors des voies de pénétrations notamment pour les nomades en quête de pâturage.
La vie dans les écosystèmes tassiliens est frugale, du fait de la rudesse du climat. Ce caractère aride n'a permis qu'à une certaine variété de forme de vie d'occuper cette aire immense. Ces êtres vivants ont su s'adapter et résister à l'austérité du milieu.
La flore et la faune du Tassili sont les résultantes des variations climatiques qui ont eu lieu au cours des ères géologiques. L'aridification du climat a eu pour conséquence la régresion d'epèces végétales d'origine méditerranéenne (dont subsiste quelques exemplaires) et l'extinction de certaines espèces animales (dont l'existence est attestée par les oeuvres rupestres : rhinocéros, girafe, éléphant) et l'installation d'autres espèces adaptées à la xéricité du milieu.
La flore actuelle du Tassili appartient à la région botanique dite saharo-arabique propre au désert africain auxquelles s'additionnent les éléments méditerranéens et tropicaux.
Les espèces de souches méditerranéennes constituent presque la moitié de l'endémisme saharien. Les plus importantes sont les plantes reliques :
Cupressus Duprezina : Cyprès du Tassili (Tarout)
Myrtus Nivelli : Myrthe (Tafeltest)
Olea Laperrini : l'olivier du Tassili (Aliou)
Lavandula pubescens ssp antineae : la lavande (Idjih)
Les espèces de souches saharo-arabiques sont numériquement importantes mais peu diversifiées, caractérisées par le Calligonum et les Zygophyllacées.
Les espèces de souches tropicales représentent des témoins d'une flore qui était plus étendue:
Acacia Raddiana : l'Acacia (Absagh)
Balanites aegyptiaca : Dattier du désert (Teboureq)
Calotropis procera : Pomme de Sodome (Tourha)
Salvadora persica : Cure dents(Tihaq)
Le couvert végétal se localise essentiellement au niveau des zones d'épandages, de lits d'oueds et aux bordures de guelta. Cependant, certaines espèces se développent aussi dans les milieux les plus hostiles : falaises, regs (étendues planes et rocheuses) et ergs.
Les animaux vivent en symbiose avec la végétation qui sert de fourage pour les uns et nourrits les proies des autres. Parmi ces espèces, le mouflon à manchettes peuple des zones escarpées, le fennec se localise au niveaux des ergs, le daman des rochers colonise les zones rocailleuses et la gazelle, quant à elle, préfère les zones ouvertes.
Ces innombrables ressources naturelles ont permis l'épanouissement de l'homme dans ces immensités hostiles. Cet homme a su adapter son mode vie à la spécificité et la fragilité de ces écosystèmes. Ces derniers lui ont offert aliments, condiments, fourrages (pour son cheptel), matières premières pour son habitat et son artisanat, sans oublier les vertus des espèces utilisées par les tradipraticiens.
Les hommes, depuis la préhistoire, ont vécu au Sahara. Leurs témoignages culturels remontent à plusieurs centaines de milliers dˈannées.Il est certes admis que le milieu physique a imposé à ces premiers hommes des modes de vie et des formes d'organistaion adaptés à de faibles capacités techniques, ce qui ne les a pas empêché, tout le long de la longue évolution humaine avec les différents rapports au milieu, de construire et d'élaborer des systèmes de représentation de leur milieu. Ces hommes n'ont pas simplement transformé leur environnement; ils l'ont interprété aussi.
La richesse culturelle est exceptionnelle et d'une diversité qui témoigne d'une occupation intense et presque ininterrompue de l'espace depuis la préhistoire.
Il y a plus de 2 millions d'années, dans des conditions d'humidité particulière, les premiers hommes se sont installés au Tasssili N'Azdjer, autour de grands lacs aujourd'hui asséchés. Ces hommes sont porteurs d'une culture des galets aménagés, l'Oldowayen, celle qui annonce la civilisation humaine.
D'autres vestiges d'une richesse exceptionnelle caractérisent une autre culture : l'Acheulien, qui s'étale entre 1000 000 et 100 000 ans. Son matériel est constitué de bifaces et hacheraux, associés à une grande faune quaternaire de gros mammifères.
À la faveur de conditions bioclimatiques assez clémentes, notamment l'existence de lacs, des populations nombreuses s'installent au Sahara, elles sont porteuses d'une culture spécifiquement nord africaine : la culture Altérienne qui s'étale entre 40 000 et 20 000 ans.Cette culture est caractérisée par une industrie lithique dont toutes sortes d'outils dotés d'un pédoncule.
Entre 20 000 et 10 000 ans, phase correspondant à l'installation de conditions de très grande aridité, l'occupation humaine se rétrécit considérablement et les possibilités de production culturelle sont quasiment réduites.
C'est avec le retour de conditions plus humides qu'un véritable peuplement s'établit au sahara, qui a pris conscience de son pouvoir sur le milieu. Ce changement de pensée est perceptible à travers une nouvelle maitrise technique: l'élevage, l'agriculture, l'invention de la poterie, la vannerie, le matériel lithique (armatures de flèches, haches polies, meules, molettes et cérémique), sculptures en pierre, représentant des figurines (Rondes Bosses), tests d'oeufs d'autruches et l'art pariétal; c'est le néolithique qui s'étale entre 10 000 et 5 000 ans.
Les hommes du néolithique ont senti le besoin et la nécessité de représenter leur monde en gravant et en peignant sur les parois des plafonds des abris ainsi que sur les dalles des planchers.
Ils ont représenté des éléments faunistiques, des gestes et des scènes de la vie quotidienne ainsi que des formes géométriques et conceptuelles. ces oeuvres et témoins iconographiques rupestres se traduisent à un stade supérieur de leur évolution en écriture par l'élaboration de caractères à valeurs phonétiques, en l'occurrence l'écriture berbère d'où subsiste le Tifinagh.
L'un des caractères les plus remarquables de l'art rupestre tassilien est la très grande variété des sujets représentés et styles que l'on peut y reconnaître sur de nombreux sites.
À partir de 5 000 ans, le Tassili a connu une forte expansion et variété de monuments funéraires et rituels, durant la période protohistorique, ceux-ci sont constitués de différents types et formes de structures architecturales: Tumulus, Bazinas, Alignements et Cercles, groupés en véritables nécropoles. d'autres sont souvent dispersés non loin des points d'eau, des centres de cultures, des vallées et des effleurements rocheux.
Les monuments funéraires ne sont pas seulement des lieux d'inhumation, mais également des lieux conçus pour les rites et autres pratiques funéraires.
L'OFFICE DU PARC NATIONAL DU TASSILI
[ OPNT ]
L'Office du Parc National du Tassili [OPNT] a été créé en 1972, suite au classement du Parc comme
monument historique mondial. Il est chargé de gérer cet espace protégé. L'Office, dont le siège administratif se trouve à Djanet, est un établissement public, à
caractère administratif et à vocation culturelle, doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière. Administrativement, l'OPNT est représenté par trois
sous-directions situées respectivement à Djanet, Bordj El Houas et Illizi.
LES MISSIONS DE L'OPNT :
Les missions de l'Office du Parc National du Tassili sont : la protection, la conservation et la mise en valeur des patrimoines culturel et naturel du Tassili.
SES CONSIGNES ET SES RECOMMANDATIONS :
1. POUR VOTRE SÉCURITÉ :
L'accès, la circulation et les visites à l'intérieur du Parc National du Tassili sont réglementés. Ils donnent lieu au paiement de droits d'acès.
Il y est interdit de circuler seul en dehors des routes et des pistes autorisées. Toute visite sur site devrait se faire impérativement par l'intermédiaire d'une agence
touristique agréée par l'Etat, ou encadrée par una agent de conservation de l'Office du Parc National du Tassili n'Azdjer.
2. POUR PRÉSERVER L'EAU :
Les ressources en eau au sahara sont très limitées et diminuent en raison de l'aridité. L'eau est vitale pour
les nomades et le cheptel, les voyageurs et les animaux sauvages.
⇒ Il est interdit de camper à proximité d'un point d'eau.
⇒ Il est interdit de se laver ou de se baigner dans les gueltas.
⇒ Il est interdit d'utiliser des détergents et des lessives à proximié des gueltas.
3. POUR PRÉSERVER L'ENVIRONNEMENT :
⇒ Il est interdit de faire la vidange de votre véhicule à proximité d'un point d'eau ou d'un site naturel ou culturel. les huiles vidangées doivent être récupérées.
⇒ N'oubliez pas de laisser propre l'emplacement de vote bivouac avant votre départ, en rassemblant les détritus, papiers, plastiques, boites de conderve, etc.
Prévoyez des sacs poubelles et déposez-les dans une décharge publique à votre retour du circuit.
4. POUR PRÉSERVER L'INTIMITÉ DES POPULATIONS :
⇒ Respectez l'intimité, les coutumes et le mode de vie locale. le contact humain n'en sera que plus enrichi.
5. POUR PRÉSERVER LES PATRIMOINES NATUREL ET CULTUREL :
L'équilibre écologique du Tassili est très fragile. Plusieurs espèces faunistiques et floristiques sont protégées par la loi.
La législation relative au Parc National du Tassili et à la protection du patrimoine culturel interdit de:
⇒ détruire ou prélever des minéraux et des fossiles.
⇒ couper, mutiler, arracher et détruire les végétaux non cultivés, arbres et arbustes compris.
⇒ capturer, transporter, colporter, vendre et acheter des animaux non domestiques, vivants ou naturalisés.
⇒ poursuivre les animaux avec des véhicules en les menant à la mort par hyperthermie.
⇒ chasser avec ou sans arme à feu.
⇒ ramasser, détenir, vendre ou acheter tout objet archéologique.
⇒ procéderà des sondages et autres fouilles sans autorisation.
⇒ relever par quelques procédé que ce soit, mouiller, surcharger, gratter, inscrire des graffitis, découper ou détériorer les
gravures ou peintures rupestres.
⇒ détériorer tout site archéologique préhistorique ou historique.
SOURCE : OPNT (Office du Parc National du Tassili)